Leurs rôles sont multiples et vont de l’amélioration des propriétés du sol à la nutrition de la plante. Afin de distinguer les rôles des différents produits, des normes ont été mises en place dès les années 80. Deux grandes familles se distinguent :
> Les amendements organiques (normes 44 051), comme leur nom l’indique sont des « améliorateurs » de la qualité des sols tels que nos produits VÉGÉTHUMUS, VÉGÉVERT, ORGANIC VÉGÉTAL. L’apport de ce type de produit dans le sol va agir sur les propriétés physiques, chimiques et biologiques et ainsi apporter une assurance aux productions végétales. Ils agissent sur le cycle du carbone (stockage du carbone dans les sols) et sur l’activation biologique (biodiversité fonctionnelle). Ils ont plus une visée à long terme.
> Les engrais organiques ou organo minéraux (normes 42 001-2 ou 42 001-3) ont une action ciblée sur la nutrition des plantes, notion d’« engraissage». Ils peuvent être utilisables en agriculture biologique comme ORGA 3, EVER, ORGANIC ÉQUILIBRE, l’ACTIMUS ou non comme le TÉNOR 5 5 10, l’OZIX VITI. La spécificité des formulations Frayssinet est d’allier à la fois une action sur le sol (base organique compostée) et une action sur la nutrition de la plante. Les compléments organiques concentrés et/ou minéraux contenus dans le engrais vont assurer une alimentation équilibrée et continue des végétaux. La technicité des formulations est un élément majeur dans la performance nutritionnelle.
Derrière ces différents types de produits et ces normes, se cache une grande diversité de composition et donc d’efficacité. L’origine des matières constituantes et la composition ont un rôle majeur dans l’efficacité des fertilisants organiques.
Origines, compositions et actions des différentes sources de matières organiques
Contrairement aux minéraux, les matières organiques présentent une très grande diversité d’origine et de composition.
Schématiquement, les matières organiques ont deux origines : animale et végétale. Frayssinet distingue dans cette classification la composition (teneur en lignine et cellulose) et l’effet des matières sur le sol. Il ne s’agit pas d’une approche réglementaire. Ainsi, les déjections sont une évolution d’une matière dans le système digestif (un milieu « extérieur » à l’animal). Ce sont des résidus non métabolisés par l’animal. Un herbivore aura des déjections avec un comportement végétal et un carnivore avec un comportement animal.
Les matières animales regroupent donc l’ensemble des produits issus du métabolisme animal. Elles sont rapidement dégradées et minéralisées par les micro-organismes dans le sol (au plus long dans l’année). Ainsi, elles participent plus à un rôle nutritionnel pour la plante et n’apporteront pas de source d’ « humus ». Cette catégorie englobe des sources d’azote et de phosphore. Ces sources d’éléments nutritifs auront des dynamiques différentes, des cinétiques de libération plus ou moins rapide, selon leur nature et leur traitement.
Les matières végétales, contiennent généralement peu de phosphore, se subdivisent en 3 grandes catégories :
> Riches en azote (exemple tourteaux de colza), elles auront un comportement type nutritif, avec des cinétiques de libération généralement plus progressive.
> Les matières dites annuelles (fruits, pailles, herbe), riches en cellulose et lignine, sont des sources dynamiques de carbone dans les sols. Elles ont un pouvoir de digestibilité qui leur permet de s’intégrer rapidement aux cycles de matières organiques. On retrouve le rôle d’amendement organique pour le sol.
> Les matières ligneuses et riches en tanins contiennent des éléments de blocage pour la vie du sol. Elles ont donc une digestibilité plus faible. Elles stockeront du carbone mais au risque de bloquer la biologie des sols et donc d’impacter les cultures.
Au-delà de leur origine, le traitement aura aussi un impact. Le compostage stabilise les matières et ralentit la dégradation dans le sol, le broyage peut conférer plus de surface spécifique pour les micro-organismes donc une meilleure accessibilité à la source nutritionnelle.
Cette connaissance sur l’origine des matières organiques nous permet de mieux sélectionner nos matières premières pour les actions et dynamiques des produits formulés.
Les indicateurs pour bien sélectionner son amendement
Taux de matière organique et Taux d’humidité
L’humidité (ou son pendant, la matière sèche) donne une information sur le niveau de concentration d’un produit. Un produit humide devra être apporté en quantité importante (BIOMASSE, BIODYMAS). Un amendement élaboré granulé se situe généralement entre 12 % et 20 % d’humidité.
Le taux de matière organique permet de réaliser les bilans humiques (Fertissimo) et de connaître la quantité de matière organique apportée pour compenser les pertes du sol. Attention le taux de matière organique doit être exprimé sur brut.
C/N Rapport carbone azote
Le rapport carbone sur azote est un des indicateurs de la qualité de la matière organique. Il éclaire sur la capacité d’un produit organique à se décomposer. Le rapport C/N idéal d’un amendement organique doit être compris entre 12 et 18. Il définit son niveau de maturité et sa rapidité d’action.
Un C/N au-delà de ce taux, le produit a une faible maturité et on risque d’augmenter la faim d’azote du sol (déchets verts, tourbe…).
Un C/N en dessous de ce taux, le produit a une minéralisation trop rapide et aura pas ou peu d’effet amendant, plus une action d’engrais.
Indice de Stabilité de la Matière Organique
L’ISMO est un indicateur permettant de caractériser la stabilité de la Matière Organique. Il remplace depuis 2009, les indicateurs K1, ISB et CBM/Tr anciennement utilisés. Cet indicateur permet de comparer rapidement la qualité de la matière organique et ainsi de classer les produits organiques en fonction de leurs actions sur le sol et les plantes. L’ISMO s’exprime en % de la MO et varie de 0 à 100 %.
Sur les produits élaborés, avec des diversités de sources de matières, il est parfois difficile de relier cet indicateur avec un rendement humigène. L’ISMO est pertinent sur des produits monomatières. Il apporte cependant un regard sur la qualité du produit organique. L’indicateur a le mérite de comparer les produits dans un même référentiel.
Rendement humigène
Le rendement humigène correspond à la quantité de carbone restant dans le sol (stable) après 91 jours en condition d’incubation contrôlée (28°C, sol de référence). Cet indicateur reflète le comportement du produit sur une année en condition tempérée. Il est exprimé en kilogrammes d’humus apportés par tonne de produit brut.
Par exemple, un fumier de bovin a un rendement humigène de 70 à 120 kg d’humus par tonne de produit brut. Alors qu’une tonne de VEGETHUMUS amène 450 kg d’humus.
Les indicateurs pour bien sélectionner son engrais organique ou organo-minéral
La teneur en éléments nutritionnels
Les engrais organiques ou organo-minéraux présentent des équilibres en éléments majeurs (N, P, K, Mg…) et oligo-éléments différents en fonction de la formulation avec les matières premières.
Par exemple, l’ACTIMUS a un équilibre nutritionnel N-P-K + Mg de 4-3-5 + 3 soit pour 1000 kg de produit brut : 40 kg d’N, 30 kg de P2O5, 50 kg de K2O et 30 kg de MgO. L’équilibre nutritionnel de l’engrais est à adapter aux ressources déjà présentes dans le sol et aux besoins de la culture.
Le taux et le poids de matière organique
Des engrais organiques ou organo-minéraux présentent toujours un taux de matière organique (TMO) qui représente la teneur en matière organique en % sur le produit brut. Ce TMO est toujours à regarder en pourcentage du produit brut (PB).
Le poids de matière organique (PMO) donne une information supplémentaire sur la quantité d’ingrédients organiques constituant la recette . Cet indicateur, non normé et mis au point par Frayssinet, permet de comparer les produits entre eux et d’évaluer l’efficacité organique du produit.
C/N Rapport carbone azote
Le rapport carbone sur azote est un indicateur qui permet de juger le degré d’évolution de la matière organique avec son aptitude à se décomposer plus ou moins rapidement dans le sol. Un engrais organo-minéral ou organique a idéalement un C/N inférieur à 10.
En dessous de ce taux, le produit a une action minéralisante rapide. L’engrais fournira rapidement des éléments minéraux à la culture.
Au-dessus de ce taux, le produit amène plus de carbone et a une activité minéralisante plus faible.
Le C/N est un indicateur qui permet également de classer les fertilisants pour utilisation en fonction de la Norme Nitrate.
Type I : C/N supérieur à 8 : amendements organiques, amendements de masse et engrais organiques
Type II : C/N inférieur à 8 : engrais organo-minéraux et organiques
Type III : engrais minéraux.