Interview Christian Dambrune, référent espaces verts.
En moyenne, quels sont les besoins d’un terrain d’honneur en N, P, K, oligo-éléments et taux de MO ?
« Pour connaître les besoins en nutrition de son terrain d’honneur, il faut partir d’une analyse de sol. Si l’analyse ne comprend pas de carences avérées à corriger, nous préconisons au travers de nos Programmes Nutrition et Stimulation d’apporter 140 à 170 unités d’azote (N), 50 à 60 unités de phosphore (P), 140 à 170 unités de potasse (K) et environ 25 à 30 unités de MgO.
Les fertilisants en particulier organiques et organo-minéraux contiennent les oligo-éléments nécessaires à la croissance du gazon. Si le sol révèle un niveau de pH supérieur à 8 engendrant un risque de blocage potentiel, il peut être conseillé d’effectuer des compléments nutritionnels foliaires avec un engrais organique liquide type Nutribio oligos dont la base végétale polyphénolique (antioxydant naturel) assure une bonne assimilation de ces éléments nécessaires à la croissance du gazon. L’associer à Nutribio N va accroître la stimulation des auxines de croissance et l’apport d’Acides Aminés activant la protéogénèse dans un but de protection et régénération du gazon.
Concernant le taux de matières organiques il doit se situer idéalement entre 2,5 et 4 %. Le taux de matière organique ne suffit pas, c’est la qualité de la matière organique qu’il faut considérer. Un équilibre de 20 % de MO labile et 80 % de MO liée doit être respecté pour avoir une structure de sol favorable et nourrir la biomasse microbienne. »
Quel serait le nombre d’apports ?
« Il est lié à la capacité d’échange cationique (CEC) du substrat, sa nature plus ou moins sableuse et surtout sa fertilité liée au taux de matière organique (MO) et à sa qualité. Il est conseillé de fractionner les apports entre 4 et 6 dans l’année. »
Y a-t-il des restitutions possibles et des pertes potentielles ?
« Les possibles pertes NPK sont très limitées dans les programmes de fertilisation organique si les quantités d’apports sont raisonnables, entre 300 et 400 kg/ha par apport. La nature et la biodiversité des matières premières utilisées par le fabricant auront un rôle important.
Le gazon, de par sa croissance aérienne et les rhizodépositions du système racinaire, produit relativement peu de matière organique. La restitution dépendra du ramassage ou non des tontes. Sur un terrain d’honneur en général, il y a ramassage pour limiter le risque de pathogènes. On estime qu’un sol perd chaque année 2 % de matière organique par le calcul du coefficient de minéralisation K2. »
Un exemple concret ?
« En prenant 1 hectare de gazon sur 10 cm de profondeur cela représente 2 000 tonnes de substrat, avec un taux à 2,5 % de matière organique. Ce sol contiendra donc 50 tonnes de stock de matières organiques. En considérant une perte annuelle de 2 % par voie de minéralisation sur un substrat travaillé mécaniquement, le sol perd environ 1 tonne de MO/ha et par an qu’il faut reconstituer pour maintenir la fertilité et nourrir les micro-organismes.
En dehors d’une restitution naturelle non suffisante et souvent accumulatrice (développement de feutrage), il est donc conseillé de faire un apport d’amendement organique de type VEGEVERT ou ORGANIC VEGETAL ou EVOSOL ACTIV lors des opérations mécaniques, à raison de 1,5 à 2 tonnes/ha/an. »