2024 : le prix de la « sous-nutrition »

 

Vendanges 2024

La situation est très variable entre les régions et les terroirs viticoles en fonction de la pluviométrie, de la grêle, du gel, des maladies et de la fertilisation. Des remontées terrains indiquent que les réductions ou impasses en fertilisation organique lors des précédents millésimes ont des répercussions sur 2024. Des témoignages recueillis mettent en avant une récolte en demi-teinte, un besoin de « faire du bois », « une récolte qui ne serait pas moyenne mais plus petite que celle imaginée avec un décalage entre les prévisions d’Agreste et la réalité. » Témoignage de Jérôme Despey, viticulteur languedocien, sur sa récolte 2024.

Dans ce contexte économique et météorologique, la gestion de la nutrition reste majeur pour maintenir les objectifs de rendement et de qualité. En effet, les essais et les remontées terrains démontrent depuis de nombreuses années que les réductions ou impasses en fertilisation ont des répercussions sur les millésimes suivants.

La prochaine récolte se prépare dès à présent, un état des lieux des réserves sera fait et permettra l’adaptation au prochain millésime. Des corrections nutritionnelles via les Programmes Nutrition et Stimulation (PNS) pourront être apportés tout au long du cycle pour accompagner les situations spécifiques.

 

« Nourrir le sol pour nourrir les plantes »

La base des PNS est le sol. L’automne est la période propice à la réflexion et aux bonnes décisions sur ce pilier de la production viticole. Trop souvent minimisé, le sujet de la vie et de la fertilité des sols est plus que jamais d’actualité, comme en témoigne cet article qui s’intitule « Comment sortir de cette agriculture minière qui dégrade nos sols ». La nutrition des sols et de ses organismes va permettre de fournir à la plante tous les éléments nécessaires à son bon fonctionnement. Dans les systèmes de production végétale, les exportations de biomasse entraînent des pertes significatives en matière organique et en éléments nutritifs. La fertilisation organique vise alors à compenser ces pertes en apportant les éléments essentiels à la croissance des plantes et en reconstituant le stock de carbone du sol. L’enjeu est de concilier productivité, qualité et durabilité environnementale.

 

 

Depuis quelques années, de nouvelles pratiques comme les couverts végétaux, l’ajout de microorganismes (bactéries, souches fongiques, ou encore des mycorhizes) apparaissent. Parfois effet de mode, parfois avec de vrais fondements scientifiques, elles ont tendance trop souvent à être présentées en terme de concurrence les unes aux autres. Dans les systèmes agroécologiques, l’intensification écologique passe par l’augmentation des teneurs en carbone des sols. Or les matières organiques des sols sont issues de l’évolution de la lignine et de la cellulose apportées par les résidus de plantes. Les microorganismes ou les activateurs microbiens fonctionnent si il y a apport de carbone (voir le Wébinaire ci-dessous « Stimuler la vie des sols« ).Les utilisations combinées des différentes solutions doivent se faire de façon réfléchie. Le fondement des Programmes Nutrition et Stimulation intègre cette vision avec comme premier bénéficiaire le SOL.

Mieux comprendre la fertilisation organique